IMPACT

GOUVERNANCE RESPONSABLE

Un jour, le propriétaire de l’usine a annoncé qu’il paierait moins pour les heures supplémentaires.

Nous nous sommes donc mis·es en grève. Nous étions loin d’imaginer les conséquences. Sur les 2 000 employé·es, il y avait 92 hommes et moi, la seule femme. Et nous avons gagné.

 Kalpona, une militante syndicale du Bangladesh

J’étais si heureuse d’avoir eu gain de cause. C’était le mois de l’Aïd et j’avais déjà réfléchi à comment dépenser cet argent. Je comptais acheter de nouveaux vêtements à mes sœurs et à mon frère, et au moins préparer un bon repas pour le grand jour. Nous sommes ensuite parti·es en vacances pendant trois jours. À notre retour, l’usine avait publié la liste des personnes qui s’étaient jointes à la grève. Elles ont toutes été licenciées.

– Kalpona

Kalpona a quitté l’école à l’âge de 12 ans pour travailler dans une usine de confection. Elle est ensuite devenue la fondatrice et la directrice générale du Bangladesh Center for Workers’ Solidarity. Elle a été licenciée et bannie dans toute l’industrie textile. Elle a été arrêtée et même emprisonnée simplement sur ses prises de parole. 

Les personnes comme Kalpona mènent un combat difficile.

Les leaders ne cessent de saper ou d’ignorer les précédents internationaux et les cadres multilatéraux. Une gouvernance responsable et inclusive a des répercussions sur la vie de nombreuses personnes. Pour vivre dans un monde juste, il faut des espaces sûrs et dynamiques qui permettent à tou·tes de demander des comptes aux sphères du pouvoir.

NOTRE TRAVAIL

DEMANDER DES COMPTES AUX SPHÈRES DU POUVOIR POUR UN AVENIR À ÉGALITÉ

Manifestation contre le racisme au Bangladesh

Les systèmes de gouvernance inclusifs et responsables contribuent à la protection des droits humains. Le besoin d’une gouvernance responsable et inclusive n’a jamais été aussi pressant.

Les programmes populistes et anti-droits démantèlent les avancées durement acquises par les mouvements mondiaux de défense des droits humains et de lutte contre la pauvreté.

Au cours de l’exercice 2022-2023, nous avons connu un déclin des valeurs démocratiques et de la stabilité politique, avec une multiplication des crises politiques et sécuritaires et toujours moins de possibilités pour les citoyen·nes de se réunir, de s’organiser et d’exprimer leurs opinions. Les défenseur·es des droits humains et les militant·es ont fait l’objet de persécutions et de violences, et les débats démocratiques ont été entravés à la fois en ligne et hors ligne par la polarisation et l’intolérance. Dans ce contexte difficile, nous avons cherché à maximiser la participation et à influencer les politiques afin d’accroître la redevabilité des États. 

Grâce à notre vaste réseau de partenaires et de bureaux, nous soutenons, renforçons et mettons en relation les acteurs de la société civile et les mouvements citoyens dans divers pays autour d’initiatives régionales et mondiales visant à sensibiliser l’opinion publique et à promouvoir des changements systémiques. 

Dans les pays où des changements législatifs limitent l’accès à l’information et à la liberté d’association, nous travaillons en coalition et en solidarité avec des organisations de la société civile et des alliés nationaux et internationaux, y compris lors des crises politiques. Aux côtés d’institutions comme l’Organisation de coopération et de développement économiques, nous encourageons la participation démocratique et le dialogue, en aidant les femmes et les jeunes à s’exprimer dans les espaces civiques et à les protéger.

Les élections sont des moments clés pour soutenir la participation des femmes, des jeunes et des groupes marginalisés, et pour demander des comptes aux représentant·es politiques quant aux appels à plus d’égalité et de justice sociale.

Les élections sont des moments clés pour soutenir la participation des femmes, des jeunes et des groupes marginalisés, et pour demander des comptes aux représentant·es politiques quant aux appels à plus d’égalité et de justice sociale. Aux Philippines, Oxfam a utilisé des approches créatives sur des réseaux sociaux populaires pour permettre aux jeunes électeurs et électrices de participer au processus électoral et les encourager à le faire. Lien vers l’article Nous avons appelé les citoyen·nes philippin·es à réfléchir à ce qui est le mieux pour le pays, en les encourageant à voter pour des candidat·es intègres et qui ont fait leurs preuves en aidant les personnes dans le besoin.

La numérisation croissante de nos sociétés offre davantage d’opportunités pour le militantisme, mais multiplie également les menaces. Oxfam a fait de la promotion d’un militantisme en ligne sûr et inclusif une priorité, à l’image du projet Digital Global Justice en Espagne, au Salvador et en Bolivie et du travail de promotion des droits numériques dans beaucoup d’autres endroits.

Dans tous nos travaux, nous nous évertuons à demander des comptes aux sphères du pouvoir.

Nous appelons notamment le FMI et la Banque mondiale à accorder des allègements de la dette pour réduire les inégalités. Mais nous avons également saisi les opportunités de plaidoyer au niveau régional, comme lors du Sommet des peuples de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) qui vise à assurer le développement, la paix, la sécurité et la croissance économique pour les peuples d’Afrique australe.

Notre document intitulé Crise des inégalités extrêmes dans la SADC plaide pour que les gouvernements d’Afrique australe fassent ce que veulent leurs citoyen·nes : augmenter les impôts sur les grandes fortunes et les grandes entreprises, accroître les dépenses publiques et renforcer les droits des travailleurs et des travailleuses. 

La numérisation croissante de nos sociétés offre davantage d’opportunités pour le militantisme, mais multiplie également les menaces. Oxfam a fait de la promotion d’un militantisme en ligne sûr et inclusif une priorité, à l’image du projet Digital Global Justice en Espagne, au Salvador et en Bolivie et du travail de promotion des droits numériques dans beaucoup d’autres endroits.

Dans tous nos travaux, nous nous évertuons à demander des comptes aux sphères du pouvoir.

Nous appelons notamment le FMI et la Banque mondiale à accorder des allègements de la dette pour réduire les inégalités. Mais nous avons également saisi les opportunités de plaidoyer au niveau régional, comme lors du Sommet des peuples de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) qui vise à assurer le développement, la paix, la sécurité et la croissance économique pour les peuples d’Afrique australe.

Notre document intitulé Crise des inégalités extrêmes dans la SADC plaide pour que les gouvernements d’Afrique australe fassent ce que veulent leurs citoyen·nes : augmenter les impôts sur les grandes fortunes et les grandes entreprises, accroître les dépenses publiques et renforcer les droits des travailleurs et des travailleuses. 

Manifestation pour l'accès des citoyen·nes aux médicaments, États-Unis, 2022

NOTRE TRAVAIL À TRAVERS LE MONDE

Femme tenant le bloc-notes
Une salle de militantes discutant du projet Digital Global Justice
Une militante au Pérou
Hilda Flavia Nakabuye - Militante pour le climat
Participant·es au Sommet national Straight Talk 2022.

TANZANIE, OUGANDA
Demander des comptes à l’industrie pétrolière

Alors que le pouvoir des entreprises et les intérêts particuliers empêchent les populations d’exercer leur droit de décision sur les projets pétroliers, gaziers et miniers, Oxfam travaille avec les communautés pour renforcer leurs appels à la justice. 

En Ouganda, Oxfam plaide en faveur de la transparence dans le secteur pétrolier et milite pour la protection des communautés impactées par l’oléoduc d’Afrique de l’Est (EACOP). TotalEnergies, une entreprise française spécialisée dans les énergies, est derrière la construction de cet oléoduc de 1 443 km. Une fois achevé, il transportera du pétrole brut de la vallée du Rift vers l’océan Indien. En faisant écho aux griefs des communautés, Oxfam et ses partenaires ont obtenu l’engagement de TotalEnergies et de l’Autorité pétrolière de l’Ouganda d’augmenter de 15 % les indemnisations accordées aux communautés déplacées à cause de la construction de l’oléoduc. TotalEnergies en Ouganda a publié une déclaration de soutien aux défenseur·es des droits humains, en phase avec les recommandations d’Oxfam.

En Tanzanie, Oxfam et ses partenaires ont aidé plus de 100 membres des communautés sur le tracé de l’oléoduc à revendiquer leur droit légal à l’information et leur ont dispensé une formation sur la surveillance des activités extractives. Les représentant·es communautaires en charge de la surveillance à Lindi et à Mtwara ont obtenu qu’une part équitable des revenus des activités extractives revienne à la communauté, comme le prévoit la loi tanzanienne, et continuent de superviser les projets de développement communautaire, comme les écoles et les cliniques, en demandant aux entreprises de respecter leurs engagements en matière de responsabilité sociale. 

Oxfam travaille également avec les communautés et les partenaires pour renforcer la redevabilité en matière de gestion des finances publiques. Il est essentiel d’investir une part des revenus issus de la manne pétrolière au profit des communautés touchées et de la population dans son ensemble. 

BOLIVIE, SALVADOR, ESPAGNE
Renforcer les droits numériques

En 2022-2023, Oxfam a continué à animer la recherche, le partage des compétences et des connaissances, ainsi que le débat sur la manière dont nous pouvons mieux protéger nos droits à l’ère numérique.    

Entre janvier 2022 et mars 2023, Oxfam est intervenue en Espagne, au Salvador et en Bolivie, et a mis en place le projet Digital Global Justice, avec le soutien de la municipalité de Barcelone. Il s’agit d’une approche exploratoire qui, dans une perspective globale, dresse des rapports sur la géopolitique de la technologie et les alternatives proposées par les sociétés civiles du monde entier, et présente ses conclusions dans une carte interactive. Le projet a également envisagé les futurs possibles en anticipant les menaces et les opportunités.  

En Bolivie, Oxfam a étudié les acteurs qui s’en prennent aux droits des femmes. Avec le Colectivo Rebeldía, elle a formé des militant·es à la cybersécurité, à l’analyse des données et à la communication numérique.   

Au Salvador, Oxfam a exploré les mécanismes de désinformation et a travaillé avec des journalistes pour comprendre les droits numériques et les outils d’analyse des données.  

À Barcelone, Oxfam s’est rapprochée de l’écosystème dynamique d’organisations et de collectifs plaidant pour numérisation équitable et a organisé une conférence internationale en février 2023, consacrée à l’impact des technologies numériques sur les droits et la vie des personnes

PÉROU
Ne vous laissez pas abuser!

#QueNoTeFloreen (Ne vous laissez pas abuser) est un nouveau podcast qui aborde des thématiques comme les droits humains et les inégalités, l’environnement, l’économie des soins et la justice fiscale. Lancé en décembre 2022 par Oxfam, il permet l’expression de points de vue rarement entendus dans les médias traditionnels et les espaces numériques au Pérou. Il est accessible sur Spotify, Apple Podcast et YouTube. 

Ces dernières années, et plus encore lors de la récente crise politique, l’espace de débat démocratique et de protestation s’est amenuisé au Pérou, avec un recul de la liberté d’expression dans les médias. Parallèlement, le pays applique une fiscalité sur la fortune parmi les plus basses et affiche des inégalités fiscales parmi les plus élevées d’Amérique latine. Il est aussi en proie à des discriminations fondées sur le genre : rien qu’en 2022, au Pérou, les centres d’urgence pour les femmes ont ainsi enregistré des signalements de violences de plus de 133 000 femmes.   

Le podcast diffuse un autre récit et offre une plateforme d’expression à la société civile et aux organisations partenaires d’Oxfam, qui ne sont normalement pas invitées dans les espaces de communication du pays, en abordant des problématiques complexes de manière accessible.  

Il gagne en audience, notamment auprès des étudiant·es universitaires, des militant·es, des organisations de défense des droits des femmes et des personnes LGBTQIA+, ainsi que d’autres créateurs et créatrices de contenu. #QueNoTeFloreen a récemment atteint la deuxième place au classement Apple des podcasts caritatifs au Pérou.   

OUGANDA
Power to Voices

Power to Voices, qui est à la fois une plateforme numérique auto-modérée et un espace sécurisé, entend fédérer la base militante en Afrique pour qu’elle continue à se mobiliser, à s’organiser, à renforcer la solidarité, à partager et à mener des campagnes face à l’escalade de la répression de l’espace civique numérique et à la réduction continue des formes de liberté d’expression en ligne.  

Cette plateforme a été lancée par Oxfam avec le financement du ministère néerlandais des Affaires étrangères. Oxfam a impliqué des militant·es et des partenaires dès le départ lors de sessions de test et de feedback, mais le format est déterminé par les militant·es.    

L’équipe en charge de l’organisation a mis en place un ensemble de mesures visant à protéger la plateforme contre les menaces ou les attaques potentielles, mesures qui sont régulièrement réexaminées. Elle a également mis au point des « principes non négociables » que l’ensemble des participant·es doivent respecter. Il s’agit notamment de ne pas se montrer virulent·e, mais de respecter le point de vue des autres, et de ne pas nuire, ce qui implique de veiller à ne pas offenser quelqu’un, d’être conscient·e des privilèges liés à la race, au genre, à l’âge ou à la classe sociale, et de célébrer la diversité. L’équipe a notamment déclaré : « Dans notre lutte contre les diverses formes d’injustice auxquelles nous sommes confronté·es chaque jour, il est réconfortant de savoir que nous ne sommes pas seul·es, même si la censure est palpable et omniprésente, en particulier en ligne. En unissant nos forces à celles d’autres personnes qui partagent nos points de vue et font entendre leur voix, nous sommes plus à même de lutter contre ce que nous estimons être une injustice dans notre monde. »

AUSTRALIE
Les premières nations au premier plan

En août 2022, plus de 50 femmes aborigènes et originaires des îles du détroit de Torrès ont élu domicile à Canberra pour un sommet novateur d’une semaine visant à renforcer les compétences et les connaissances des femmes et à les mettre en relation avec la sphère politique.    

Depuis sa création en 2009, le programme Straight Talk, qui fait partie du programme First People d’Oxfam, rassemble des femmes aborigènes de tout le pays et d’autres femmes originaires des îles du détroit de Torrès. Ce programme vise à mettre en relation les femmes issues des Premières nations avec le système politique australien, à renforcer leurs capacités en tant qu’actrices du changement et à partager des idées et des outils. Il favorise les relations avec les représentantes politiques, sensibilise les parlementaires aux problèmes des communautés autochtones et offre aux femmes un espace de partage et d’apprentissage mutuel. Suite à leur participation au programme Straight Talk, de nombreuses femmes ont endossé un rôle plus actif dans la prise de décision au sein de leur communauté. Selon une animatrice, « c’est ainsi que se construit une nation ». 

Le programme a organisé avec succès neuf sommets nationaux et des rassemblements régionaux à Alice Springs, Broome, Cairns, Melbourne, Nhulunbuy, Perth, Townsville et sur l’île Thursday. Les sommets ont désormais lieu tous les 18 mois. Une année sur deux, les femmes des Premières Nations se réunissent avec d’autres femmes de leur région.   

Femme tenant le bloc-notes
Femme tenant le bloc-notes
Une salle de militants discutant du projet Digital Global Justice
Une salle de militants discutant du projet Digital Global Justice
Une militante au Pérou
Une militante au Pérou
Hilda Flavia Nakabuye - Militante pour le climat
Hilda Flavia Nakabuye - Militante pour le climat
Participants au Sommet national Straight Talk 2022.
Participants au Sommet national Straight Talk 2022.

TANZANIE, OUGANDA
Demander des comptes à l’industrie pétrolière

Alors que le pouvoir des entreprises et les intérêts particuliers empêchent les populations d’exercer leur droit de décision sur les projets pétroliers, gaziers et miniers, Oxfam travaille avec les communautés pour renforcer leurs appels à la justice. 

En Ouganda, Oxfam plaide en faveur de la transparence dans le secteur pétrolier et milite pour la protection des communautés impactées par l’oléoduc d’Afrique de l’Est (EACOP). TotalEnergies, une entreprise française spécialisée dans les énergies, est derrière la construction de cet oléoduc de 1 443 km. Une fois achevé, il transportera du pétrole brut de la vallée du Rift vers l’océan Indien. En faisant écho aux griefs des communautés, Oxfam et ses partenaires ont obtenu l’engagement de TotalEnergies et de l’Autorité pétrolière de l’Ouganda d’augmenter de 15 % les indemnisations accordées aux communautés déplacées à cause de la construction de l’oléoduc. TotalEnergies en Ouganda a publié une déclaration de soutien aux défenseur·es des droits humains, en phase avec les recommandations d’Oxfam.

En Tanzanie, Oxfam et ses partenaires ont aidé plus de 100 membres des communautés sur le tracé de l’oléoduc à revendiquer leur droit légal à l’information et leur ont dispensé une formation sur la surveillance des activités extractives. Les représentant·es communautaires en charge de la surveillance à Lindi et à Mtwara ont obtenu qu’une part équitable des revenus des activités extractives revienne à la communauté, comme le prévoit la loi tanzanienne, et continuent de superviser les projets de développement communautaire, comme les écoles et les cliniques, en demandant aux entreprises de respecter leurs engagements en matière de responsabilité sociale. 

Oxfam travaille également avec les communautés et les partenaires pour renforcer la redevabilité en matière de gestion des finances publiques. Il est essentiel d’investir une part des revenus issus de la manne pétrolière au profit des communautés touchées et de la population dans son ensemble. 

BOLIVIE, SALVADOR, ESPAGNE
Renforcer les droits numériques

En 2022-2023, Oxfam a continué à animer la recherche, le partage des compétences et des connaissances, ainsi que le débat sur la manière dont nous pouvons mieux protéger nos droits à l’ère numérique.    

Entre janvier 2022 et mars 2023, Oxfam est intervenue en Espagne, au Salvador et en Bolivie, et a mis en place le projet Digital Global Justice, avec le soutien de la municipalité de Barcelone. Il s’agit d’une approche exploratoire qui, dans une perspective globale, dresse des rapports sur la géopolitique de la technologie et les alternatives proposées par les sociétés civiles du monde entier, et présente ses conclusions dans une carte interactive. Le projet a également envisagé les futurs possibles en anticipant les menaces et les opportunités.  

En Bolivie, Oxfam a étudié les acteurs qui s’en prennent aux droits des femmes. Avec le Colectivo Rebeldía, elle a formé des militant·es à la cybersécurité, à l’analyse des données et à la communication numérique.   

Au Salvador, Oxfam a exploré les mécanismes de désinformation et a travaillé avec des journalistes pour comprendre les droits numériques et les outils d’analyse des données.  

À Barcelone, Oxfam s’est rapprochée de l’écosystème dynamique d’organisations et de collectifs plaidant pour numérisation équitable et a organisé une conférence internationale en février 2023, consacrée à l’impact des technologies numériques sur les droits et la vie des personnes

PÉROU
Ne vous laissez pas abuser!

#QueNoTeFloreen (Ne vous laissez pas abuser) est un nouveau podcast qui aborde des thématiques comme les droits humains et les inégalités, l’environnement, l’économie des soins et la justice fiscale. Lancé en décembre 2022 par Oxfam, il permet l’expression de points de vue rarement entendus dans les médias traditionnels et les espaces numériques au Pérou. Il est accessible sur Spotify, Apple Podcast et YouTube. 

Ces dernières années, et plus encore lors de la récente crise politique, l’espace de débat démocratique et de protestation s’est amenuisé au Pérou, avec un recul de la liberté d’expression dans les médias. Parallèlement, le pays applique une fiscalité sur la fortune parmi les plus basses et affiche des inégalités fiscales parmi les plus élevées d’Amérique latine. Il est aussi en proie à des discriminations fondées sur le genre : rien qu’en 2022, au Pérou, les centres d’urgence pour les femmes ont ainsi enregistré des signalements de violences de plus de 133 000 femmes.   

Le podcast diffuse un autre récit et offre une plateforme d’expression à la société civile et aux organisations partenaires d’Oxfam, qui ne sont normalement pas invitées dans les espaces de communication du pays, en abordant des problématiques complexes de manière accessible.  

Il gagne en audience, notamment auprès des étudiant·es universitaires, des militant·es, des organisations de défense des droits des femmes et des personnes LGBTQIA+, ainsi que d’autres créateurs et créatrices de contenu. #QueNoTeFloreen a récemment atteint la deuxième place au classement Apple des podcasts caritatifs au Pérou.   

OUGANDA
Power to Voices

Power to Voices, qui est à la fois une plateforme numérique auto-modérée et un espace sécurisé, entend fédérer la base militante en Afrique pour qu’elle continue à se mobiliser, à s’organiser, à renforcer la solidarité, à partager et à mener des campagnes face à l’escalade de la répression de l’espace civique numérique et à la réduction continue des formes de liberté d’expression en ligne.  

Cette plateforme a été lancée par Oxfam avec le financement du ministère néerlandais des Affaires étrangères. Oxfam a impliqué des militant·es et des partenaires dès le départ lors de sessions de test et de feedback, mais le format est déterminé par les militant·es.    

L’équipe en charge de l’organisation a mis en place un ensemble de mesures visant à protéger la plateforme contre les menaces ou les attaques potentielles, mesures qui sont régulièrement réexaminées. Elle a également mis au point des « principes non négociables » que l’ensemble des participant·es doivent respecter. Il s’agit notamment de ne pas se montrer virulent·e, mais de respecter le point de vue des autres, et de ne pas nuire, ce qui implique de veiller à ne pas offenser quelqu’un, d’être conscient·e des privilèges liés à la race, au genre, à l’âge ou à la classe sociale, et de célébrer la diversité. L’équipe a notamment déclaré : « Dans notre lutte contre les diverses formes d’injustice auxquelles nous sommes confronté·es chaque jour, il est réconfortant de savoir que nous ne sommes pas seul·es, même si la censure est palpable et omniprésente, en particulier en ligne. En unissant nos forces à celles d’autres personnes qui partagent nos points de vue et font entendre leur voix, nous sommes plus à même de lutter contre ce que nous estimons être une injustice dans notre monde. »

AUSTRALIA
Les premières nations au premier plan

En août 2022, plus de 50 femmes aborigènes et originaires des îles du détroit de Torrès ont élu domicile à Canberra pour un sommet novateur d’une semaine visant à renforcer les compétences et les connaissances des femmes et à les mettre en relation avec la sphère politique.    

Depuis sa création en 2009, le programme Straight Talk, qui fait partie du programme First People d’Oxfam, rassemble des femmes aborigènes de tout le pays et d’autres femmes originaires des îles du détroit de Torrès. Ce programme vise à mettre en relation les femmes issues des Premières nations avec le système politique australien, à renforcer leurs capacités en tant qu’actrices du changement et à partager des idées et des outils. Il favorise les relations avec les représentantes politiques, sensibilise les parlementaires aux problèmes des communautés autochtones et offre aux femmes un espace de partage et d’apprentissage mutuel. Suite à leur participation au programme Straight Talk, de nombreuses femmes ont endossé un rôle plus actif dans la prise de décision au sein de leur communauté. Selon une animatrice, « c’est ainsi que se construit une nation ». 

Le programme a organisé avec succès neuf sommets nationaux et des rassemblements régionaux à Alice Springs, Broome, Cairns, Melbourne, Nhulunbuy, Perth, Townsville et sur l’île Thursday. Les sommets ont désormais lieu tous les 18 mois. Une année sur deux, les femmes des Premières Nations se réunissent avec d’autres femmes de leur région.   

Personnel d'Oxfam
Vue aérienne du bateau
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